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lundi 23 novembre 2009

Mon dimanche, le nez dans la blanche

Il est des dimanches qui pourraient être excitant comme une morne plaine, et puis il y a les autres...ceux où même la campagne bruisse d'électricité extatique.


Prenez une famille d'impayable épicurien, tendance gentleman-bâffreur, livrez leur quelques dizaines de grammes de Truffe blanche d'Alba, laissez infuser 3 jours et voici que fourmille une foultitude d'idées, de recettes et d'accords en raisin majeure digne des plus belles sonates.




L'introduction est faite alors de quelques quilles de rouges étrangers, pour notre soif et nos excitations épanché.

Puis pour commencer, un simple carpaccio, comme tout un repas, tout en force et en délicatesse.

Délicatesse de ce boeuf de coeur, passé au congélo pour l'astuce, coupé-minute, avec un vieux parmeggiano regianno en copeaux, une belle huile d'olive (tiens j'aurais bien tenté avec de la Nyons) en soutien et bien sûr, la force d'une tombée de truffes qui donne des frissons et même une certaine longueur à la viande.



Wouaw, ça faisait quelques années que nous n'avions pas touché de ces petits cailloux blancs à perdre tous les "petit poucet" de l'histoire...le souvenir passé était encore vivace...notre plaisir présent ne l'est pas moins.

Et que dire devant telle brochette qui va nous accompagner pour la fin de repas, deux Bourgognes et un Alsace pour cajoler palais et étoiles, et pour que jouent les effluves.


Un Chassage-Montrachet 1985 de Bernard DELAGRANGE est servi pour se faire une idée des possibilités. Un peu sur la retenue mais finalement assez intéressant, ce vin nous donne à goûter quelques airs de bourgogne sans tous les poncifs habituels, et sans aucune trace d'oxydation.

Il nous met en forme et semble ce préciser au fur et à mesure que le verre s'évapore, il sera le compagnon de ce plat sans nulle autre pareil.
Une envie et un tour de main de grande expérience sont les seules ingrédients indispensable pour trouver et réaliser une grande idée pareil.

Des oignons, tout ce qui a de plus évident, évidés évidemment, cuits en croûte de sel et dont le coeur mijote des heures avec parmesan, lait et malices.

Vous auriez compris que cette pulpe d'oignon est remise en forme, et recouverte d'une couche de feuilles de Truffes pour un accord de funambule, en équilibre à un pied sous terre....Après ça, et quelques autres choses encore, on peut mourir tranquille.


Et quand nos envies se pensaient être, de ces violents plaisirs abandonnés, c'est le final en apothéose qui vient nous rebooster.

Car avec ce qui suit on aime à faire des folies, nos souvenirs d'un jour de bataille entre rieslings de bonne famille (Dopff au Moulin Vs Trimbach) nous poussent à confirmer nos idées d'alors.

Allons voir si ce Clos, à plus de 20 ans est éclot, et si la Sainte Hune 1988 sera capable d'enrober le plus beaux des risottos.
Car malgré toutes nos idées, le souvenir commençant à dater, nous attentions une preuve formelle.

Preuve en est donné avec ce mariage de fou, entre l'hydrocarbure épurée et tendue comme un arc de ce riesling de génie et cette sensation de gaz-malin que dégage une Truffe de ces contrées.
La plaisir de ces deux sensations se chevauchent, se mêlent et s'additionnent pour ne donner qu'un, il y a de l'émotion entre ces deux concurrents et finalement, un sacré air de famille.

Mais finalement ça sera encore pour la gourmandise que nous craquons le plus, et on se régale de ces beaux grains gonflés, prêt à exploser, du safran disséminé et de ces lamelles partagées.

Car c'est bien cela le meilleur : la gourmandise, le plaisir et les sourires partagés, le temps qui s'est clairement arrêté, et cette sensation de toucher à une forme supérieure de la perfection.


Et ce n'est sûrement pas ce fabuleux Puligny Montrachet 1995, 1er Cru La Truffière de Bernard Morey qui va nous faire redescendre de notre trip.

Voici un nouvel exemple que la bourgogne sait très bien garder toute sa pureté quand elle le veut, et que l'oxydation des anciens n'est pas régle d'évangile.

Celui ci nous donne à apprécier toute la gamme des plaisirs bourguignons : beurre et brioche mêlé, noisettes torréfiées, et raisins magnifiés. Le tout dans une fraîcheur et une précision qui fait chaud au coeur.

Après quasi 15 ans de bouteilles, toutes ces caractéristiques qu'on prêterait à un juvénile sont bien encore là, épousseté par le temps pour un résultat clair et précis.


Après tant de joie, difficile d'arrêter là, seul l'espoir de ne jamais stopper la recherche des plaisirs partagés nous donne le courage de nous lever de cette table bénie.
Après ça comment aimer le lundi...

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