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mardi 14 décembre 2010

Récré-épicurienne, quelques Plaisirs de fromages et de vins

C’est avec un soupir de soulagement, en ce samedi 11 décembre, que chacun des 10 convives voit arriver la rue et la Fromagerie St Nicolas.
Les rues du marché de noël, surchargées d’une foule en farandole qui profite d’un paysage de nuques emmitouflées, nous donnent une furieuse envie de nous abriter à une table joyeuse.

C’est alors heureux qu’ils arrivent à cette porte dérobée et à ce chemin de traverse qui arrive pile dans l’abri qu’il nous fallait.


Un peu en retard et surtout avide de découverte on attaque les réjouissances par la mise en bouche.
Un sylvaner 2009 du Domaine Agapé ouvre la voie. Sa tendresse et sa vivacité bien équilibrée, ses notes blanches en fait un parfait vin de 17hrs.
Il accompagne tout d’abord un chèvre frais du Maçonnais, très pur, avec une pointe d’amertume en finale qui répond bien au vin.
Ensuite nous est servi un superbe Brillat-Savarin, un fromage crémeux à souhait, tendre et posé. Les petites notes acides du sylvaner titillent ce fromage de vache, qui aurait aussi bien pu trouver l’âme sœur sur un pain viennois, avec une coupe de champagne.



Ainsi installé, nous attaquons les choses sérieuses avec la présentation du Pinot Gris 2008 Grand Cru Furstentum du Domaine Albert MANN.
Le vin est encore dans sa première jeunesse et met un peu de temps à s’ouvrir olfactivement mais quelle bouche…caressante et vibrante à la fois.
Avec ceci nous est apporté un magnifique Vacherin Mont d’Or, un fromage tout en sensualité, avec de la force mais aussi beaucoup de tendresse. Il prépare formidablement à ce qui va suivre : une petite déclinaison de comté. Le premier est de la Fruitière Narbief, sur un affinage de 18 mois.
On s’installe dans l’accord et les notes de fleurs du vin correspondent bien. Mais c’est ensuite sur le 18 mois d’un comté de ferme isolé sur le 3ème plateau du Jura et plus encore avec un 32 mois de la Fruitière Narbief que le vin trouve sa juste place.
Avec son gras de fin de bouche et la mâche de ces comtés bien élevés, on trouve une nouvelle harmonie passionnante.

Et même s’il est clair pour bien des connaisseurs, que le fromage de nos jours s’enorgueillit mieux des vins blancs, il n’est pas question de sacrifier aux vielles habitudes des rouges.
Nous passons donc sur un Côte du Roussillon 2007, du nom d’Ater, du Domaine SolPayré. Un petit nouveau découvert très récemment, avec ce qu’il faut de Carignan pour apporter le tanin sur le fruit de la région.
Avec cela on ne peut s’empêcher d’attaquer un Camenbert Gaslonde, parfaitement à maturité pour le vin (pas excessivement fait), mais avec un panache formidable. Il déborde de goût et l’accord se fait joyeux avec le verre.
Et c’est sur les conseils éclairés du maître-fromager Jacky Quesnot, qu’on tente une nouvelle expérience entre ce rouge rustique mais frais, et un bel Ossau-Iraty du stakhanoviste Alain Domini. Un fromage fabuleux de vérité, un brebis sec et pourtant complet au cœur, fort de ses 8 mois d’affinage.


Ainsi rassasié on accueille avec plus que de la belle gourmandise, un Maury rouge 2009 du Mas Karolina, et quelques copeaux d’une jolie Vieille Mimolette. L’essai est périlleux mais transformé entre ces deux fortes têtes. Ce fromage est fabriqué à Roubaix par les Etablissement Losfled, et le vin s’affole avant de converser avec lui.
Mais c’est ensuite sur le feu d’artifice final, mijoté par les « gourmands organisateurs », que le vin trouve une place inespérée. Imaginez le confit de ce Maury, sur un beau Stilton, on touche à la grâce, mais ajouté à cela un carreau de chocolat noir 70% d’Amérique du Sud du chocolatier Thierry Mulhaupt, et vous atteindrez nos tendres sommets.



On la comprit, les Plaisirs des fromages et du vins sont infinis, souvent bon compagnon, ils peuvent se fondre d’amour de temps à autre.
Je pense que chacun des convives l’a vécu, à sa façon, à son moment, les papilles et l’esprit émoustillés, heureux d’être ainsi guider par Jacky Quesnot.

C’est désormais l’esprit léger que nous reprenons possession de rues enfin délaissées, pour apprécier le spectacle des rues des colombages et des lumières de Colmar, à l’arrivée de Noël.

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