Suivez le guide...

jeudi 26 juillet 2012

Bellet 2007, Hélène Calviera, convoyeur de chaleur

Même en pleine chaleur, même avec du poisson, ils nous arrivent d’en avoir marre des vins blancs, même les alsaciens qui s’y prêterai bien, même les provençaux qu’on ne boit que trop.

Alors c’est le bon moment pour découvrir une micro-appellation, à même la bouteille, avec ce vin de Bellet, provenant de quelques vignes sauvées des villas, dans le comté niçois.

Ce vin d’un beau carmin de surface, avec des notes rubis-framboises, nous balance un nez qui nous fait tout d’abord penser qu’à une chose : la chaleur et le manque d'air des bouts de vallée, quand ceux-ci remonte dans les terres et embrase tout sur leurs passages. 

Bien sûr il n’y à pas que ça, il y a des fruits rouge en légère sur-maturité et de l’épice bien trempée.
En bouche l’entrée est légère et la suite se réchauffe rapidement pour finir sur bien plus de puissance, toujours sur l’épice.

Le tout reste étonnement digeste, et son manque d’épaisseur fait qu’il se mariera fort bien avec ces trois rougets d’Atlantique, fourrés avec les herbes du jardin : l’un au thym-romarin, celui du milieu à la sauge, le dernier au thym citron.




L’accord se fait à l’envie, mais aussi sur un bel équilibre de puissance entre un jus éthéré mais chaud, et ces poissons fins mais puissants. Les herbes aromatiques qui ont infusé les chairs trouvant leur accord avec le côté épicé en final du vin.



Ces quelques 50ha de vignes en terrasse (pour l’appellation entière), accrochées aux collines sont une drôle de découverte, et Hélène Calviera semble être un des personnages volontaires du secteur.


Son vin a une rondeur un peu forcé et il me semble manquer légèrement de liant mais il nous procure la joie des découvertes, et au final, on y trouve du plaisir et un bel accord de saison sur quelques rougets simplets et une ratatouille maison.     

mardi 24 juillet 2012

Oyez oyez oenotouristes alsacien - Partenariat Gîtes de France (Ht Rhin) et Les Secrets d’Epicure !

L’oenotourisme adapté à la clientèle, le « sur mesure » n’est pas réservé à  une élite, on peut (si on veut) en faire profiter un plus large public et c’est la volonté des Gîtes de France du Haut-Rhin.

Tant et si bien qu’ils sont tout naturellement venus me chercher…
Une fois n’est pas coutume je vais donc vous parler un peu plus directement de moi cette semaine, car j’ai eu deux nouvelles professionnelles fortes excitantes ces derniers temps, la première est ce partenariat mis en place cette saison pour développer l’oenotourisme en Alsace.



L’idée est de moi, mais l’envie et la  volonté a été impulsée par le directeur des Gîtes de France Ht-Rhin et Destination Haute Alsace qui m’a alors demandé d’imaginer des animations oenotouristiques et épicuriennes personnalisées pour sa clientèle.

Fort de mon expérience développée depuis les premiers mois de 2008 dans ce domaine, je mets alors rapidement à disposition de leurs clients, mon réseau et les produits phares les plus appréciés par ma clientèle ces dernières années.

Au menu, nous vous proposons donc la dégustation de grands vins dans de grands domaines en toute simplicité, OU en plein milieux des vignes, OU en accords mets et vins (avec cours de cuisine)…OU en appréciant contes et légendes, OU en participant aux vendanges OU à la plus grande des Fêtes alsaciennes…bref, il y en a pour tous les âges, goûts et budgets !

Les dates de juin et juillet (se) sont déjà (bien) passées certes mais les propositions épicuriennes à venir ne manquent pas d’intérêt, donc si vous le désirez, vous pouvez réserver. (plus bas)

Si vous aimez la convivialité, les vins et mets de qualité, découvrir et comprendre dans les grandes largeurs ce qui fait la fierté et la force d’un terroir, je ne peux que vous conseiller de vous laissez tenter !

Car si ces produits sont en principe réservés à la clientèle des Gîtes de France (et disponible à la vente en suivant ce lien ICI), je dispose néanmoins d’un petit quota de place pour d’autres clients, pour cela il vous suffit de faire une demande ICI, je ne manquerai pas de vous préciser s’il reste de la place.



Je suis persuadé que ces produits peuvent intéresser plus que la clientèle la plus huppée de nos régions viticoles.  C’est donc un bonheur pour moi de développer ces produits et services et surtout un plaisir de partager « le goût du meilleur » avec eux, avec vous… 

mardi 17 juillet 2012

Déjeuner chez Julien Binz, au Rendez-Vous de Chasse de Colmar

De retour aux alentours, je m’attable chez le dernier étoilé en date, Au Rendez-Vous de Chasse de Colmar, dans la cité de Bartholdi, la ville des gourmands invétérés et des communicants passionnés.

Pour nous installer on nous pose deux petites douceurs dont une tomate-cerise caramélisée bien pleine et gourmande, puis très vite on nous propose une trilogie d’amuse-bouche. 
Au début fût l’espuma de foie gras, d’un goût et d’une texture très bien maitrisée, ce qui en fait un agréable commencement. 
Le carpaccio de veau est beau aussi avec l’huile de truffe blanche (justement entêtante), on regrette juste qu’il ne soit pas coupé plus épais. Le gaspacho melon-amande (à la Herraiz ?) est bien assaisonné également et cette triplette est des plus efficaces.






Ainsi installé dans un décor feutré - qui est bien moins daté que ce que l’on pourrait craindre à l’entrée - qui nous laisse l’esprit tranquille, on peut désormais apprécier les assiettes qui suivent.

Car le menu-déjeuner en tant que tel commence : un menu tout en liberté, où l’on pioche dans deux choix de plats (qui sont aussi à la carte) et qui nous laisse donc toutes les chances de trouver des propositions totalement à son goût.

Pour ma part ce fut les grenouilles qui ont attiré mon attention, quoi de mieux pour se mettre en appétit que de grignoter du bout des doigts, ces cuisses panées, taillées, et posées sur un lit de risotto de deux riz
Une entrée assez légère mais qui compense par la gourmandise, les grenouilles sont bien cuites, les plus petites sont un peu plus grillées, les plus grosses sont justes bien moelleuses. 




Le risotto est très bien exécuté aussi, goûteux, même si on attendait un peu plus de riz noir pour donner le craquant vénéré. 
Même le cerfeuil trouve sa place dans ce plat, hors du seul intérêt de la déco, il rafraîchit la bouche entre deux goujonnettes et un peu de Riesling Rangen 2010 de Schoffit.


Mais c’est ensuite que j’ai encore plus trouvé mon compte avec un plat de lapin-riviera qui vaut le déplacement. Vous le voyez vous-même ce plat est une réussite ! 
Des râbles enroulés, emmaillotés dans une panure et nourris au gras, olives, petits légumes. 


On retrouve tous les éléments dans l’assiette avec les petits légumes niçois fourrés d’une farce légère et surtout dans une sauce convaincante aux olives taggiasche. 
Celle-ci se fait bien plus nerveuse qu’on l’imagine, la suavité n’arrivant qu’ensuite au goût, simple et passionnant. 







Joli plat sur la tension, puis la gourmandise, avec un lapin superbement cuit blanc-rosé. Je ne comprendrai jamais que l’on ne travaille pas plus souvent cet animal dans les belles cuisines…d’autant plus qu’avec un peu de travail on voit  bien que l’on en fait un plat moins convenu qu’attendu, et qu’avec un  Donum 2007 la découverte se poursuit.

Pour le dessert on revient à nos classiques, la cerise d’Alsace sous différentes formes, tous les alsaciens en début d’été se régalent des cerises charnues qui poussent partout dans les jardins, normal donc d’en faire un dessert de saison. 


De gauche à droite on attaque un sorbet à la juste texture, pas si intense que ça en goût, puis on tombe sur de superbes cerises à l’eau de vie (et je m’y connais ;-)), bien charnues justement, et avec la mâche, le jus et l’alcool se mélange mieux en bouche, le tout est recouvert de chantilly histoire de ramener un peu de douceur. La version la plus intéressante à mon goût fut le soufflé, bien aéré, plein du goût du fruit
La finale étant composée de mousse épaisse et d’une touche de pistache au fond, pas mal du tout vu que malgré ma hantise de la pistache en dessert, j’ai assez apprécié.




Comme j’ai apprécié ce repas (56 € pour tout ça comprenant l’eau, café et vins à discrétion), l’accueil savant et appliqué de ce nouvel étoilé colmarien et ce chef qui  est plus qu’un simple chef pour ma part ; en effet il s’agit également - par l’entremise de sa compagne Sandrine - du principal média épicurien alsacien avec le mien (le sien se trouve en lien ICI, mais nous en reparlerons sans doute plus tard dans l’année), plus axé information pour sa part, plus sur la tentation pour la mienne.

Chacun de notre côté nous voulons apporter notre pierre dans le jardin gastronomique alsacien et nous arrivons à le faire en bonne intelligence jusque là et ça, c’est également fort appréciable !

Longue vie aux belles tables, à ceux qui les vivent et à ceux qui les portent !

jeudi 12 juillet 2012

Meursault 1er Cru Les Tillets 2006 - Domaine Roulot - Très très bien, peut mieux faire


Quand l’été se rafraîchit, il est temps de ressortir ses envies de mi-saison, alors pour nous régaler la semaine dernière le choix fut : grand Meursault et Turbot de p’tit bateau !

Un beau Meursault de Roulot car on me conseille ce Domaine depuis des années, un turbot car mon poissonnier en avait un tout frais, de petite pêche et de 2 kilos ; ce qui, pour deux épicuriens et demi fait un juste repas du vendredi….

A l’ouverture ce vin a la couleur des jeunes premiers avec son jaune atténué aux reflets gris, son premier nez est sur le floral, pas trop marqué. A le goûter il est justement (donc légèrement) beurré et on remarque qu’il est tendu, surtout en milieu de bouche.






Le Domaine Roulot  est de ceux qui font énormément parler d’eux par la qualité de leurs vins, je n’en avais qu’une en cave, j’ai choisi de l’ouvrir pour compléter mes connaissances et pour une première vraie rencontre avec ces vins.

Avec un peu plus de temps la robe reprend un peu de couleur, le nez développe des fragrances mirabelles-tilleuls superbes et en bouche ce vin est long et finit sur le floral intense.

J’aime les Meursault(s), y compris dans leurs tendresses, mais que cette nouvelle école de la tension (de  l’attention ?) est passionnante, souvenez-vous d’ailleurs de cet autre vin, un 2008 de Boisson-Vadot déjà dégusté ICI sur ce blog. Les vins en ressortent épurés, mieux définis, plus intense et c’est une joie de les mettre à table.





Pour le poisson j’aurai pu mieux faire, pour une première la chair est pas trop mal, mais c’est surtout la peau que je n’arrive pas à faire croustiller comme mes maîtres étoilés. Par contre avec un fond de volaille de chef, des girolles fraîches et très légèrement aillées, et quelques bonnottes de Noirmoutier fondantes, on a quand même pris sacrément notre pied.

L’accord entre l’épaisseur et la franchise de la texture du poisson, le très léger sous-bois des champis, et le côté doucereux et gourmand du fond de volaille et des rattes font un très bel accord vie, mets et vin…




Un très beau certes, mais j’avais envie de toucher au génial, j’aurais donc pu mieux faire ; surtout que le vin, dont j’attendais monts et merveilles, s’il a été fort apprécié, m'a laissé sur ma soif d'immensité. 
Il m'a néanmoins donné envie encore d’aller voir encore plus haut, plus loin car le lendemain, il est encore plus passionnant et gagne en puissance.

En tout cas ce Domaine peut-être à  juste titre, une des fiertés des murisaltiens *


* Habitants de Meursault pour ceux qui apprennent encore des choses grâce à mon blog.

mardi 10 juillet 2012

Colline de l'Hermitage, tout et n'importe quoi !


Posons là le pitch pour ceux qui n’ont pas encore suivi cela sur les excellents blogs de mes confrères : un opérateur téléphonique ITASTIM, ne trouve rien de mieux que de faire des pieds et des mains pour planter une antenne odieuse sur la mythique Colline de l’Hermitage !


Rendons de suite à césar (il appréciera sans doute) ce qui lui appartient, l’info est sorti sur le très Bon Vivant, le blog qui fait causer de Mr Nicolas de Rouyn (en lien ICI, perdez-y vous sans crainte) mais on y reviendra…

Je me demande toujours comment des personnes - que ne connaissant pas, j’ai du mal à considérer comme d’authentique con - puissent monter des projets comme celui-là sans penser « environnement » !  Pas celui qu’on met à toutes les sauces pour s’épurer la conscience mais simplement « l’ensemble de chose qui se trouve autour de quelque chose ».


Partant du principe que la communication, surtout télé-phonique (voir le ‘’scandale’’ Orange pour 12hrs d’interruption) semble s’ajouter à la base de la Pyramide de Maslow au rang des besoins physiologiques de ce nouveau monde, considérant qu’une de ces hideuses ornent déjà la colline, faut-il tout faire pour le dénoncer ou pas ?

Je pense néanmoins que OUI, pas pour faire comme les autres (l’article de Vincent Pousson ICI ou Jacques Berthomeau LA *), pas seulement pour dire que la gauche c’est pareil que la droite (ou inversement selon les obédiences), ou pour le plaisir d’hurler avec les loups…

Tout simplement car, si le développement industriel ou son re-développement est une nécessité impérieuse dans notre pays (si on ne veut pas qu’il perde son âme), il est plus con encore d’en faire la seule considération comme l’explique efficacement l’auteur de ‘’Bon Vivant’’ :  
« D’autres arguments ont trait à la nécessité de service afin que la télé entre dans tous les foyers. Bon, très bien. Mais le CSA aurait confirmé qu’il n’y a pas de problème de couverture TNT dans cette région. C’est donc un intérêt industriel limité strictement à l’opérateur, cette idée qu’il faut absolument une concurrence à TDF au mépris de toute autre considération… »  
(lire la suite du dernier article ICI et celui qui a lancé la polémique LA)

Mais plus encore car je ne suis pas d’accord avec d’autre (*1), qui sous prétexte de l’élitisme de ces vins -il est vrai qu’il faut s’accrocher pour en trouver sous les 40€ la bouteille - se fiche de cette antenne TNT car 99% des gens ne goûtent pas l’Hermitage ! 
Alors là c’est la meilleure…qu’une chose soit bien claire, je ne pense pas que je boirai de Romanée Conti un jour dans ma vie, mais si un même projet, ou bien moindre se mettait en place là-bas, je viendrai sur le champ faire rempart de mon corps s'il le fallait.

A ce compte sinon pissons sur un des 7 Tournesols-Van Gogh, car il y en a d'autres, car ils sont enfermés dans les musées et collections, car les seuls capables de se les offrir serait une poignée d’indigne nouveau-riche provenant de pays exotiques !

Alors pour la fabuleuse et tortueuse colline de l’Hermitage on peut bien ‘’organiser’’ une lever de bouclier non ? pas parce que les méchants capitalos sont pas gentils, pas parce que la télé-phone c’est nulle ! pas parce que seul compte nos passions...juste avec un peu de jugeote.

Alors messieurs d’ITASIM, reprenez vos cartons, réfléchissez et trouvez-nous un nouvel emplacement pour votre nouvelle antenne, – SI ELLE EST NECESSAIRE – car vous n’avez rien à gagner à ce petit jeu idiot...


Aux autres blogueurs de mes lecteurs, aux petits et grands amateurs, aux riches et aux pauvres, donnez-vous la main et partagez ces articles et cette information, pour la préservation de notre patrimoine immatériel, et faites-le surtout, parce qu’après réflexion, cela vous semble juste !



* Les superbes blogs de ces deux "sérieux" de la toile seront partagés sur ce blog, dans cette rubrique, dès que j'en trouve le temps...
 *1 Je ne suis pas du tout d'accord sur ce sujet avec cet autre auteur, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier son travail de temps à autre. Je ne balancerai pas (c'est pas le style-maison) son nom ce jour et attendrai de retrouver plusieurs points communs pour vous donner l'adresse de son blog. 

vendredi 6 juillet 2012

La Cabro d'Or, on a tout mangé...

Vous me connaissez désormais, j'aime me sacrifier, je me suis donc grandement forcé à tout goûter, ou presque, dans ce restaurant mythique qu'est la Cabro d'Or, en bas des Baux-d'Provence.

En menu-dégust, à la carte, en room-service ou le ptit déj, j'ai rien laissé passer.
Même le menu-enfant a été pris, c'est la première photo que voici, ça pose déjà le niveau non ? cette assiette de "volaille et légumes frais", a le doux nom d'un plat "luxe-l'air de rien".

Sérieusement, pour une assiette-enfant c'est magnifique, la volaille est fondante, le jus gourmand et surtout les légumes sont terribles: quenelles de tomates confites, carottes lustrées, artichauts tournés, fèves, petits pois etc...en provenance du jardin plus bas et le tout cuit al dente, je ne vous raconte pas le sourrire béat de ma petite gastronome en culotte courte.

Le room-service aussi a été testé, avec des plats dignes de l'étoilé (avec les tarifs qui vont avec...gloups), servis sur la terrasse ou en chambre pour la discrétion assurée ou pour séquestrer son amour, c'est un bon plan !  Nous on s'est laissé aller avec un peu de fromages, une assiette de Jabugo et une quille de rosé...histoire de savoir !


On a aussi pris le petit-déjeuner, qui est somme toute assez classique, sans morceaux de bravoure hormis les confitures-maison  et l'assiette de fruits supra-frais. Le jus d'orange est bon aussi et les viennoiseries fraîches mais moins marquantes que je pensais.
Pour commencer une journée farniente, au milieux de ces paysages telluriques et des ondes magnifiques, c'est néanmoins pas mal du tout ! :-)


(comprendre les Baux et le Val d'Enfer, et l'amour que je leurs porte, c'est par ICI)

Mais déjà la nuit tombe et mon appétit grandit, alors goûtons une entrée et un plat de la carte du moment. Je commence alors par des "escargots rôties au condiment, oeuf frit en coque de pistache, velouté et asperge en beignet".
En voilà une entrée qui balance, le velouté d'asperge et la trame de pistache se marie bien ensemble, les cagouilles sont très gourmandes, d'une superbe cuisson, la mouillette a un sacré goût de reviens-y aussi. Tout ça servi avec un tempura d'asperge à tremper dans l'oeuf et dans le velouté...ça installe bien !


Surtout que le rouget, que l'on soupçonne de venir de l'Atlantique, se rattrape par une recette superbe. Le voici rôti à la plancha, fourré d'herbes fraîches et de condiments à la nissart.
Il est surtout escorté d'un pressé de rôti de cochon et de vieux Comté, style croque-monsieur++. L'accord est osé mais le rouget aime tellement la terre qu'elle le lui rend bien. Un travail sur le salé-salin, et sur une gourmandise terrible. Avec un rouge d'Hauvette on est bien...

On est bien et on attend le lendemain, avec le menu-dégustation autour de l'huile d'olive, dont je vous ai sélectionné les 4 meilleurs plats. Avec par exemple ce chaud-froid de langoustines d'abord, avec la pana cota de fenouil et légumes de fin de printemps et l'huile du Moulin St Michel.
Une belle entrée de saison, avec une pana cota un peu trop tremblotante pour être subtil mais qui, avec ces légumes frais, dévellope une belle fraîcheur vivace dont s'amusent les queues de langoustines servies tiède. 






Surtout qu'avec un Fonsalette blanc 2005 - qui a besoin de temps pour se développer - cela se fond agréablement. Mais là où il se fond complètement c'est sur le "Loup à la plancha, asperge du pays au lard de Bigorre, vinaigrette aux coquillages et huile du Château d'Estoublon".
Le vin, le plat, tout est fait pour ce moment: le loup a l'épaisseur du vin, les asperges au lard ne font qu'un avec sa tension-gourmande, les coquillages font ressortir la salinité et l'huile est proche de la texture du jus.
En voilà un mariage fabuleux pour en fêter un autre, bien plus beau encore.

Après ça on retombe d'un cran, même si cet agneau à la broche vaut aussi le déplacement, par sa tendresse d'abord, avec son crémeux d'ail doux (dans le cromesqui) mais surtout pour son jus aux tomates épicées au fond de l'assiette.
Ce jus est de ceux qu'on arrivera jamais à faire chez soit, extrait de bête et transparence d'une tomate bien présente, deux éléments mêlés et qui se distinguent, juste remonté aux épices et piment doux, une tuerie...
On pourrait croire que l'assiette est un peu pauvre, mais je peux vous certifier que vous n'aurez plus faim à la fin de ce menu, un peu too much même par ces chaleurs.



Vous trouverez néanmoins une petite place pour le "Blanc manger aux amandes douces et rhubarbe confite, fraises des bois marinés au jus réduit, crème glacée aux dragées à l'huile d'olive", car même moi qui n'aime pas trop les amandes, je m'en suis régalé. 

Il faut dire que les fraises des bois, quand on en recroise, on ne les loupe pas ! C'est toujours une madeleine qui vous ramène dans les forêts, il y a longtemps, quand on en trouvait encore ici ou là.

Voilà tout ce que l'on trouve de bon à la Cabro, de bon et de cher, ce genre d'endroit mythique est décidément à réserver aux grands événements à fêter, à pas trop nombreux si possible, pour ne pas être trop plomber par une addition démoniaque qui rend le moment moins délicieux.
Mais le pire, ou le meilleur c'est selon, c'est que face à de tels paysages, dans ces murs bénis par la Nature et l'Homme, on oublie vite le prix des (trop bonnes) choses...

mardi 3 juillet 2012

Le souvenir des Baux, dans le coeur des Belles...

S'il y a une région de France que je vénère - sorti de l'Alsace - c'est clairement la Provence et si dans celle-ci je devais choisir ma première (ou ma dernière d'ailleurs) destination: ce serait les Baux !

Pour cette route sinueuse, tout d'abord, qui entre St Rémy et Maussane vous emmène dans ce coin des Alpilles par les voies dérobées. Cette route encadrée de roches tendres, ces paysages qui hésitent entre l'idyllique et le périlleux font que le simple fait de parcourir ce chemin me propulse déjà dans ma dimension parallèle, dans mon monde personnel.


Car ce rocher, cette avancée est posée sur mes souvenirs d'enfants, sur mes chimères d'adolescents et mes rêves d'adulte. Et tous les touristes du monde ne pourront jamais gâcher les images ancrées, où j'ai toujours cru être seul au Monde.

Jusqu'au jour où Une (the One), puis deux Belles ont plus que naturellement eu le droit de m'accompagner dans Mon rêve - puisqu'elles le nourrissent - et dans Mon coin de Paradis au coeur de ce Val d'Enfer.



Vieux reste de réflexe païen ou pas, ce caillou m'inspire le respect et me fait penser qu'il y a ici une part de vérité cachée, dont je sens au fur et à mesure des visites, poindre le sens.

Toutes ces élévations ne m'empêchant pas, bien au contraire, de continuer à penser aux besoins essentiels de la vie, ainsi un peu plus loin on retrouve notre petite adresse de Maussane, où nous faisons toujours un déjeuner sur cette jolie terrasse. Ce déjeuner, toujours là pour calmer les excès, c'est encore mieux passé cette année, malgré le changement de proprio et de chef.

En entrée un peu de brousse corse et des beignets de fleurs de courgettes de toute première fraîcheur, y a t'il meilleur en cette période, avec un peu de rosé frais-sans-intérêt ? je ne pense pas !

Ensuite pour mes compagnes ce sera une salade de saumon fumé. Avec de la salade, de la vraie, des tomates-cerise mûres, vraiment ; ça peux paraître con mais de plus en plus c'est sur les fondamentaux qu'on juge de la volonté d'une adresse. Le saumon est bon, les oignons doux, le fenouil efficace, la vinaigrette, un peu réfléchie, bref que du simple et donc, du bon !



Pour moi ce sera plus étonnant comme choix mais j'avais envie d'un bon club-sandwich tout frais, je ne fus absolument pas déçu. Cet exercice repris partout, du palace à la gargote est souvent un bon marqueur également pour étalonner une adresse. Ici il y a plus de tomates qu'ailleurs, une sauce aussi pour éviter la sécheresse, le pain est grillé sur toutes les faces et les jambons sont pas trop indus, cela suffit pour nous régaler...


Cela suffit surtout à nous préparer pour ces deux jours de repos-des-guerriers, car le but est de ce ressourcer et de vivre au calme, en plein milieux de ces paysages transcendants. 
D'ailleurs depuis son transat, on tourne la tête à gauche et voilà ce qu'on découvre et à droite c'est pareil, l'hôtel étant à ce point intégré qu'il se fait quasi-invisible.


C'est pour cela que j'aime tant la Cabro et sa piscine, cet hôtel installé là depuis 50 ans cette année et qui attire depuis, tout ce que l'humanité a compté de bons viveurs.

Je ne connais pas un autre endroit où, tout en profitant d'une sacrée dose de confort et de luxe-raisonné, on se sent à ce point au milieux d'une Nature qui nous dépasse et qui a ici plus qu'ailleurs, un côté divin.

Il faut avoir vécu quelques heures dans ces Terres pour comprendre l'alchimie tellurique des lieux et comprendre pourquoi les hommes arrivent à de grandes choses dans ces vallons.


Il faut surtout passer par le vignoble pour comprendre l'âme des vins d'ici, marqués par les embruns provençaux, déposés par un vent chaud et tournant, qu'on pourrait croire incessant.

Ce vent (regardez-le à l'oeuvre dans la vidéo ci-dessus) qui dépose sur les raisins tout ce qu'il a arraché aux alentours, âmes y compris ; le soleil et la chaleur qui, par la force du minéral omniprésent, rayonne de partout tel un four à chaleur tournante, tout ici concourt à faire des vins exceptionnels.
    


Je suis tellement amoureux des Baux...de ces lambeaux de calcaire, tantôt doux et polis, tantôt dangereux et acérés...mais encore bien moins que mes deux Belles qui m'ont fait revenir au Paradis et qui je le sais, garderont  la sensation qu'ici, il se passe un peu plus que la Vie...
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