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mercredi 2 avril 2014

Anjou « Les Treilles » 2005, Domaine Jo Pithon, du souvenir des belles choses.



Je n’évoque que très rarement les vins de Loire sur mon blog, faute d’un manque de profondeur de ma cave en cette région, mais à cause aussi des cépages, qui, quand ils ne sont pas récoltés à la juste maturité, me déplaisent particulièrement.

Mais c’est évidemment sans compter sur certains domaines, certains vinificateurs et certaines cuvées absolument impeccables, comme celle-ci, du regretté domaine Jo Pithon, domaine bouffé de l’intérieur par un investisseur institutionnel, qui a fini par dégoûter le grand vigneron.

Heureusement il reste ce vin pour faire renaître ma passion des grands chenins. A l’œil et à l’ouverture, il s’avère d’un jaune d’or, limpide mais pesant. Au nez, il décline alors des notes claires de cire d’abeille, de poire et une pointe de curcuma ensuite. En bouche, il est tendre en entrée, puis se poursuit amplement, avec une belle longueur dès la première aération.




Ce vin, il faut avouer que je ne l’aurais jamais déniché sans un autre grand nez et bon caviste de ma bonne ville, c’est lui qui me l’a conseillé un jour, il y a 7 ans au moins ; ouverte rapidement, j’étais tombé alors sous le charme de cette cuvée complète. 
Ensuite j’en ai racheté, une, puis l’autre, et quand un an plus tard je me suis rendu compte que personne ne tapait dans les restants, j’ai racheté les trois dernières.

Quelle bonne idée, quel bon flair pour le coup, car ce vin, même dans son évolution, me plaît toujours beaucoup et représente le visage des chenins que j’aime, avec une tendreté certes, de la gourmandise, mais aussi un caractère sec.

Après une heure ou deux d’aération, sa robe devient de plus en plus cristalline, elle perd de son jaune et prend un reflet d’or gris de toute beauté.


Au nez on sent cet équilibre tendre-tendu, il évoque un vent de printemps sous un voile fleuri, type mimosa, et un final d’épice indienne ; un peu plus tard on retrouvera aussi quelques notes de poire-mirabelle et de sirop de fruit mêlé à du miel évolué.



En bouche il est de plus en plus puissant, il développe sa détermination en deuxième partie de bouche. Il me fait penser à une gelée savoureuse, mêlant poire, pomme, épice douce et fleurs jaunes. La descente est douce, tout en netteté, et le final gagne en puissance comme en longueur.

Il se fera l’ami de cette fin de semaine sur la terrasse, refera monter le souvenir de ce caviste et penser à l’importance du bon conseil épicurien. Il sera surtout le compagnon de quelques plats à consonances cantonaises : un impeccable riz cantonais bien sûr, mais aussi un peu de bœuf à l’ananas, des raviolis porc-crevettes et des nems particulièrement légers.

Il me rappellera surtout à quel point « nul n’est censé ignorer la Loire », et qu’il ne faut jamais rester sur des a priori.

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